NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Surveillance numérique : la France, championne des demandes de données







30 Août 2024

Depuis 2013, la France se distingue par une intensification de ses demandes d'accès aux données personnelles auprès des géants de la technologie. Cette tendance, en pleine accélération, place le pays parmi les principaux acteurs mondiaux en matière de surveillance numérique selon les données dévoilées par Surfshark. En 2022, la France a sollicité près de 400 000 comptes d'utilisateurs, une proportion nettement supérieure à la moyenne mondiale.


Une augmentation des requêtes sans précédent

En dix ans, les demandes gouvernementales de données personnelles ont explosé, suivant une courbe exponentielle. Selon les informations de Surfshark, la France se classe au cinquième rang mondial pour le nombre de comptes sollicités, avec un taux de 616 comptes pour 100 000 habitants. Cette situation la place également au troisième rang européen, juste derrière l'Allemagne qui a fait un peu plus de 800 demandes pour 100.000 habitants.

Google, Meta, Apple et Microsoft sont les principaux destinataires de ces demandes. En France, ces entreprises ont répondu favorablement à environ 71 % des requêtes, livrant ainsi des informations pour plus de 220 000 comptes d'utilisateurs. Meta, en particulier, a fourni des données pour près de 97 000 comptes, alors qu'Apple, plus réticente, n'a divulgué que 2 100 comptes.

Vers une surveillance généralisée ?

Le phénomène observé en France s’inscrit dans une tendance mondiale, où les demandes de données par les gouvernements n’ont cessé de croître. Entre 2013 et 2022, ces requêtes ont été multipliées par huit, une augmentation qui correspond à un hausse des menaces perçues et à une dépendance aux technologies numériques pour les enquêtes criminelles et administratives.

Cependant, cette expansion de la surveillance pose un problème pour les défenseurs des libertés individuelles. Alors que la sécurité est souvent mise en avant pour justifier ces mesures, le risque de dérives autoritaires inquiète de plus en plus, notamment en Europe, où le cadre législatif évolue pour encadrer ces pratiques.