Turquie : une touriste accusée de contrebande pour avoir ramassé trois cailloux

Qui n'a jamais ramené du sable, un joli morceau de bois ou des coquillages en souvenir d'une marche sur une plage idyllique lors d'un séjour à l'étranger ? Si cet acte paraît anodin, certains pays ont une réglementation très stricte. Lors de leurs vacances en Turquie, Kim et Warre, un couple originaire d'Anvers (Belgique), en ont fait la très mauvaise expérience. En voulant rapporter trois pierres de leur séjour pour décorer leur aquarium, ils se sont retrouvés accusés de contrebande d’objets archéologiques. Alors qu'ils s'apprêtaient à rentrer chez eux, le contrôle à l'aéroport a bouleversé leurs plans. « Nous n’avions qu’une seule valise et avons été écartés de la file d’attente parce qu’elle présentait un problème », déclare Kim à 7sur7. Bien que les pierres aient été ramassées sur un terrain vague à Manavgat, une ville connue pour ses magnifiques chutes d'eau, les autorités aéroportuaires ont émis des soupçons sur leur provenance.

La plus grosse des pierres, de couleur sable et de la taille d'une main, a attiré l'attention des douaniers. Les officiers de sécurité l'ont associée à une potentielle pièce de musée, celui d'Antalya. En conséquence, Kim et Warre n'ont pas été autorisés à monter à bord de leur vol. Au lieu de cela, ils ont été retenus plusieurs heures à l'aéroport. Les pierres, quant à elles, ont été envoyées dans un musée. On peut noter toutefois la différence de traitement entre les deux membres du couple : tous les soupçons se portent sur Kim, à qui on a pris les empreintes digitales, contrairement à Warre qui a finalement pu rentrer en Belgique. Très inquiet pour Kim, Warre « peine à manger et à dormir correctement depuis plusieurs jours ». Kim est remise en liberté, mais sans papiers. Elle attend son procès. Selon son avocat, cela pourrait durer jusqu'en décembre 2023... En attendant, elle va devoir se trouver un logement sur place.

La Turquie possède une réglementation stricte concernant l’exportation de biens culturels et d’antiquités. La loi turque interprète la notion d'antiquité de manière très large, ce qui peut amener les touristes non avertis à une telle mésaventure.

D'où l'importance, comme le rappelle le ministère des Affaires étrangères, de bien vous renseigner sur la réglementation du pays dans lequel vous prévoyez d'aller. N'hésitez donc pas à le faire. Un acte considéré comme innocent et anodin dans un pays peut avoir des conséquences graves dans un autre.