La Birmanie n’a pas la médaille en terme de sécurité aérienne. Elle est même très loin de l’obtenir. En cause, de vieux avions, des pilotes dont la formation laisse à désirer et un dispositif de régulation du trafic pas très au point. À cette liste de facteurs concrets, on pourrait ajouter des éléments plus abstraits. Immatériels même...
En Birmanie, pays de croyances, comme en Thaïlande, il n’est pas rare que le personnel au sol travaillant dans les aéroports désigne des responsables de nature… surnaturelle pour expliquer des accidents d'avion. C’est en effet ce que pointe l’universitaire et anthropologue Jane M. Ferguson, dans des propos repris par Courrier International. Elle est en effet à l’origine d’une enquête passionnante : « Y a-t-il un fantôme dans l'avion ? Esprits d'aéroport, pratiques bouddhistes hybrides et méthodes de prévention des catastrophes chez les agents aéroportuaires du Myanmar et de Thaïlande ».
Afin de constituer son rapport, elle a enquêté auprès du personnel au sol de différents aéroports. Elle a interrogé de nombreux bagagistes, responsables de compagnies aériennes, aiguilleurs. Il est fréquent que ces derniers, a t-elle découvert, accusent des fantômes d'être responsables d'un accident d’avion. Ainsi, Jane M. Ferguson, elle même installée en Asie du Sud Est, a pu vérifier que le personnel au sol croise des esprits dans les aéroports, aux postes de contrôle. D’autres en auraient vu dans les cockpits…
« À deux occasions, des pilotes de la Myanmar Airways ont raconté que la fonction démarrage automatique de leur appareil était enclenchée alors qu'ils venaient d'entrer dans le poste de pilotage et qu'ils n'avaient pas encore touché aux instruments de bord », explique l'anthropologue. Son rapport, loin d’être charlatanesque, a été publié dans Asia Pacific Journal of Anthropology.
Tout cela tient à des croyances profondément ancrées dans la culture bouddhiste des Birmans. Plus largement, dans l’inconscient collectif des habitants d’Asie du Sud-Est. Ils pensent en effet que s’ils décèdent loin de chez eux sans l’entourage de leurs proches, leur âme ne sera pas en paix. Quand on sait que la Birmanie comptabilise un taux d’accidents d’avion 9 fois plus important que la moyenne mondiale, on comprend mieux pourquoi le personnel au sol aperçoit des spectres dans les toilettes des aéroports ou à la douane…
Ainsi, à l'aéroport international de Mandalay, une femme employée dans une compagnie aérienne régionale a révélé à Jane Ferguson avoir vu un fantôme à la douane : « J'ai vu un homme debout à côté de moi au guichet, qui ne faisait rien et me fixait... C'était sans doute un fantôme parce que personne d'autre ne l'a vu.» Ah…
Bien sûr, en cas d’accidents, tous les moyens sont bons, même les explications surnaturelles pour tenter de trouver des justifications. Le professeur Ferguson ajoute : « En Birmanie, les agents aéroportuaires maîtrisent tous les rouages de l'aéroport et les codes de l'aéronautique civile internationale. Les contrôleurs aériens connaissent l'alphabet radio international et savent faire fonctionner les radars. Mais le simple fait qu'ils savent faire tourner un aéroport international ne veut pas dire qu'ils ont délaissé leur culture locale. »
Déjà qu’il y a la météo, de potentiels incidents techniques, des pilotes suicidaires, la possibilité de détournements, des missiles sol-air, des erreurs humaines, des appareils qui disparaissent des radars… Si maintenant les esprits s’y mettent, cela ne va pas rassurer les phobiques de l’avion !
En Birmanie, pays de croyances, comme en Thaïlande, il n’est pas rare que le personnel au sol travaillant dans les aéroports désigne des responsables de nature… surnaturelle pour expliquer des accidents d'avion. C’est en effet ce que pointe l’universitaire et anthropologue Jane M. Ferguson, dans des propos repris par Courrier International. Elle est en effet à l’origine d’une enquête passionnante : « Y a-t-il un fantôme dans l'avion ? Esprits d'aéroport, pratiques bouddhistes hybrides et méthodes de prévention des catastrophes chez les agents aéroportuaires du Myanmar et de Thaïlande ».
Afin de constituer son rapport, elle a enquêté auprès du personnel au sol de différents aéroports. Elle a interrogé de nombreux bagagistes, responsables de compagnies aériennes, aiguilleurs. Il est fréquent que ces derniers, a t-elle découvert, accusent des fantômes d'être responsables d'un accident d’avion. Ainsi, Jane M. Ferguson, elle même installée en Asie du Sud Est, a pu vérifier que le personnel au sol croise des esprits dans les aéroports, aux postes de contrôle. D’autres en auraient vu dans les cockpits…
« À deux occasions, des pilotes de la Myanmar Airways ont raconté que la fonction démarrage automatique de leur appareil était enclenchée alors qu'ils venaient d'entrer dans le poste de pilotage et qu'ils n'avaient pas encore touché aux instruments de bord », explique l'anthropologue. Son rapport, loin d’être charlatanesque, a été publié dans Asia Pacific Journal of Anthropology.
Tout cela tient à des croyances profondément ancrées dans la culture bouddhiste des Birmans. Plus largement, dans l’inconscient collectif des habitants d’Asie du Sud-Est. Ils pensent en effet que s’ils décèdent loin de chez eux sans l’entourage de leurs proches, leur âme ne sera pas en paix. Quand on sait que la Birmanie comptabilise un taux d’accidents d’avion 9 fois plus important que la moyenne mondiale, on comprend mieux pourquoi le personnel au sol aperçoit des spectres dans les toilettes des aéroports ou à la douane…
Ainsi, à l'aéroport international de Mandalay, une femme employée dans une compagnie aérienne régionale a révélé à Jane Ferguson avoir vu un fantôme à la douane : « J'ai vu un homme debout à côté de moi au guichet, qui ne faisait rien et me fixait... C'était sans doute un fantôme parce que personne d'autre ne l'a vu.» Ah…
Bien sûr, en cas d’accidents, tous les moyens sont bons, même les explications surnaturelles pour tenter de trouver des justifications. Le professeur Ferguson ajoute : « En Birmanie, les agents aéroportuaires maîtrisent tous les rouages de l'aéroport et les codes de l'aéronautique civile internationale. Les contrôleurs aériens connaissent l'alphabet radio international et savent faire fonctionner les radars. Mais le simple fait qu'ils savent faire tourner un aéroport international ne veut pas dire qu'ils ont délaissé leur culture locale. »
Déjà qu’il y a la météo, de potentiels incidents techniques, des pilotes suicidaires, la possibilité de détournements, des missiles sol-air, des erreurs humaines, des appareils qui disparaissent des radars… Si maintenant les esprits s’y mettent, cela ne va pas rassurer les phobiques de l’avion !