Mais avec la tertiarisation de l'économie, le travail indépendant a connu un nouvel essor. Dans les métiers de services, le travail indépendant est devenu une forme de flexibilité et d'externalisation de la main-d'oeuvre. La majorité de ces free lances et néo-artisans sont des travailleurs en solo, sans patron et sans employés. Six indépendants sur dix n'emploient aucun salarié en 2015, ils étaient un sur deux en 2003.
La croissance du travail indépendant se concentre sur certains métiers : les plombiers, menuisiers, électriciens ou encore peintres en bâtiment (les ouvriers qualifiés du second oeuvre) ; les personnels d'études et de recherche ; les professions paramédicales, les professionnels de la communication et de l'information ; les formateurs.
Dans près d'un métier sur deux, le CDI régule toujours plus de 80 % des emplois. Dans les métiers de la fonction publique, de la banque, de l'assurance, de la gestion des entreprises, neuf emplois sur dix sont en CDI, quel que soit le niveau de qualification. La législation a même favorisé le recul des CDL (contrats à durée limitée) chez les enseignants, les assistances maternelles et les aides à domicile (qui, en revanche, sont davantage à temps partiel).
Pour autant, le recours aux CDL s'est largement développé depuis trente ans. En 1984, les dix métiers qui y recouraient le plus concentraient 55 % de ces contrats ; en 2014, ils n'en concentrent plus que 39 %. Le CDL ne concerne plus uniquement les métiers à forte saisonnalité ou très sensibles aux cycles conjoncturels. Aux métiers du commerce, de l'hôtellerie-restauration, de l'industrie et de la construction, traditionnellement intermittents, s'ajoutent aujourd'hui des professions autrefois peu touchées par les CDL (employés administratifs qui gèrent les factures, la paie et l'accueil dans les entreprises ou installateurs d'ordinateurs par exemple).