Je suis invisible, donc je suis. Dans un monde ultra connecté où les données personnelles échappent de plus en plus à leurs possesseurs, le pouvoir finalement, c’est l’invisibilité. Une invisibilité qui se travaille. Notamment, en apprenant à avoir moins de champ électro-magnétique ; à « échapper aux ondes, au big data, aux caméras et à effacer son ADN », selon Rue89 et Le Nouvel Observateur. C’est une des directions proposées par l’exposition Extra Fantômes qui vient d’ouvrir ses portes à la Gaîté Lyrique à Paris. En gros, comme le dit Le nouvel Obs : « Big data, surveillance : reprenez le pouvoir et devenez invisible. »
Tout un programme. Et un programme passionnant que dessinent les unes après les autres, les œuvres de l’exposition. De l’abstraction, on va passer à quelque chose de plus concret : il est question ici d’échapper aux ondes, peu importe la méthode et la manière. En effet, selon Finn Brunton, professeur à la New York University, et co-auteur d’un livre sur l’obfuscation (Obfuscation, A User’s Guide for Privacy and Protest) ainsi qu’une histoire des spams, (Une histoire de l'ombre de l'Internet), « les données que nous générons sans le savoir créent autour de nous des doubles fantomatiques (…) des doppelgängers, nos doubles maléfiques, (qui) vivent dans l’ombre des réseaux. »
Une fois le ton donné, la question est la suivante : pour « échapper à ces fantômes, faut-il renoncer à la technologie ? » Non, répond Vinciane Despret, avant d’ajouter : « il est évidemment essentiel d’échapper à la prise de pouvoir qu’ont ces technologies sur nos vies mais j’aime tellement mieux cette réponse : continuons à les utiliser et faisons-le de telle sorte à retourner les possibilités du système contre lui-même. En étant par exemple invisibles ! » L’invisibilité donc, est toujours le grand sujet.
L’exposition propose des projets qui vont dans ce sens. De quoi se protéger des ondes grâce à des objets innovants : des « vêtements et accessoires anti-surveillance » ; des tenues qui rendent « les porteurs indétectables aux techniques d’imagerie thermiques » ; un kit pour effacer ou remplacer son ADN ; des installations à base de LED qui, « combinées à la technique du light-painting (longue exposition), rendent visible le wifi » ; ou encore, la machine qui détruit les archives. Histoire de ne « pas laisser de traces. »
Pour le moment, ces objets ou projets restent aléatoires, et « n’ont pas vraiment vocation à être réellement utilisés. Ils relèvent plutôt du design critique, cette branche du design qui cherche à provoquer la réflexion en produisant des objets provocateurs. » Malgré tout, brouiller les pistes, ne pas laisser de traces, est un souhait de plus en plus prégnant. Tout porte à se rendre invisible. La tendance de demain ? Faut croire.
Exposition Extra fantômes. Les vrais, les faux, l'incertain, à la Gaîté lyrique, Paris 3 ème, du 7 avril au 31 juillet 2016.
Tout un programme. Et un programme passionnant que dessinent les unes après les autres, les œuvres de l’exposition. De l’abstraction, on va passer à quelque chose de plus concret : il est question ici d’échapper aux ondes, peu importe la méthode et la manière. En effet, selon Finn Brunton, professeur à la New York University, et co-auteur d’un livre sur l’obfuscation (Obfuscation, A User’s Guide for Privacy and Protest) ainsi qu’une histoire des spams, (Une histoire de l'ombre de l'Internet), « les données que nous générons sans le savoir créent autour de nous des doubles fantomatiques (…) des doppelgängers, nos doubles maléfiques, (qui) vivent dans l’ombre des réseaux. »
Une fois le ton donné, la question est la suivante : pour « échapper à ces fantômes, faut-il renoncer à la technologie ? » Non, répond Vinciane Despret, avant d’ajouter : « il est évidemment essentiel d’échapper à la prise de pouvoir qu’ont ces technologies sur nos vies mais j’aime tellement mieux cette réponse : continuons à les utiliser et faisons-le de telle sorte à retourner les possibilités du système contre lui-même. En étant par exemple invisibles ! » L’invisibilité donc, est toujours le grand sujet.
L’exposition propose des projets qui vont dans ce sens. De quoi se protéger des ondes grâce à des objets innovants : des « vêtements et accessoires anti-surveillance » ; des tenues qui rendent « les porteurs indétectables aux techniques d’imagerie thermiques » ; un kit pour effacer ou remplacer son ADN ; des installations à base de LED qui, « combinées à la technique du light-painting (longue exposition), rendent visible le wifi » ; ou encore, la machine qui détruit les archives. Histoire de ne « pas laisser de traces. »
Pour le moment, ces objets ou projets restent aléatoires, et « n’ont pas vraiment vocation à être réellement utilisés. Ils relèvent plutôt du design critique, cette branche du design qui cherche à provoquer la réflexion en produisant des objets provocateurs. » Malgré tout, brouiller les pistes, ne pas laisser de traces, est un souhait de plus en plus prégnant. Tout porte à se rendre invisible. La tendance de demain ? Faut croire.
Exposition Extra fantômes. Les vrais, les faux, l'incertain, à la Gaîté lyrique, Paris 3 ème, du 7 avril au 31 juillet 2016.