Selon le Wall Street Journal, SAC Capital devrait s’acquitter de l’amende record de 2 milliards de dollars pour des délits d’initiés. Un gestionnaire du fonds spéculatif est soupçonné d’avoir fait appel à des médecins pour avoir des informations sur des médicaments de traitement de la maladie d’Alzheimer, encore en cours en laboratoire. Un de ses collègues aurait par ailleurs dégoté des informations confidentielles sur le groupe informatique Dell. Les deux opérations financières qui ont suivi ces manigances ont rapporté des bénéfices d’environ 270 millions de dollars.
En allant contre le principe sacré de ne pas se procurer des informations ignorées par les autres acheteurs, les employés de la SAC Capital obtiennent cette fois une amende 10 fois supérieure au montant des bénéfices. De quoi envoyer un message au monde de la finance.
Le record ne devrait pas tenir très longtemps
L’ancien record était détenu par Raj Rajaratnam, le fondateur de Galleon en 2011. Il s’agissait alors de la plus importante affaire de délit d’initiés aux Etat-Unis avec la mise en place d’un véritable réseau d’informateurs sur la bourse. SAC Capital serait devant en termes d’amende mais non en termes de punition légale puisque Rajaratnam purge actuellement une peine de 11 ans de prison.
JP Morgan a échappé de peu à une amende de 6 milliards de dollars à cause de son rôle supposé dans la « crise des subprimes ». La banque d’affaires a obtenu un accord à hauteur de 4 milliards de dollars pour se dispenser d’une sanction. Un trader français à Londres a cependant fait payer au total environ 1 milliard de dollars (en plusieurs amendes) à cause de « l’affaire de la baleine de Londres » en 2012. Les prises de risques du trader de chez nous avaient causé des pertes « baleinesques » de 6,2 milliards de dollars.
D’autres banques se sont vues imposer de lourdes sanctions financières. En juillet dernier UBS paye 885 millions de dollars pour « sa responsabilité mineure » dans les mêmes subprimes. Goldman Sachs, et Fabrice Tourre, a payé 550 millions de dollars pour mettre fin aux soupçons de création d’actifs pourris.