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Conservateurs de jeux vidéo, à la vie à la mort







24 Juillet 2014

Spécial geek. Au Japon, des fondus de jeux vidéo, regroupés en association, collectionnent, archivent et compilent tous les jeux vidéo qui y ont été produits.


Ils ne vivent quasiment que pour ça. Ils sont passionnés, toqués de la chose. Ils ? Des geeks en puissance, fans de la première heure de jeux vidéo et de consoles. Aujourd’hui, à Tokyo, regroupés au sein d’une association à but non lucratif, la GamePreservation Society fondée en 2011, ils archivent à la fois les jeux, y compris les jeux d’arcade et de PC, le matériel inhérent, et les jeux qui ne sont jamais sortis du Japon.

Certains accomplissent un rêve d’enfant. D’autres, le travail d’une vie entière. Dans tous les cas, cette quête, initiée par le Français Joseph Redon, entend bien préserver la culture populaire japonaise dont les jeux vidéo font partie. Les autorités  semblaient s’en désintéresser. Aucune initiative, qu’elle émane d’associations publiques ou privées n’a été prise. Surtout, le manque de place, pour le stockage, est un des éléments qui a contribué à ne pas les répertorier. Plus largement, au Japon, les jeux vidéo sont regardés comme des produits mineurs, n'appartenant pas au patrimoine culturel.

Résultat, des années 70 et 80, rien n’a vraiment été conservé, particulièrement les premières machines. Par ailleurs, les supports utilisés pendant cette période, que ce soit des cassettes ou des disquettes, n’ont pas résisté. Leur destruction a été accélérée par  l’humidité, qui plafonne à 100% l’été. Au-delà, il semblerait que les passionnés japonais gardent précieusement leurs collections à l'abri des regards, sans souhaiter les montrer. De cette rétention, rien ne filtre vraiment.
 
GamePreservation Society, fort de seize membres, a pour but d'établir une liste de cette culture populaire dans toute sa diversité. Plus largement, de s’emparer des raretés et collectors toujours en état de marche afin de les sauver de l'oubli. Pour se faire, ils ont installé un laboratoire dans une maison de Tokyo, capable de conserver et de remastériser des jeux voués à disparaître. Ils se livrent à un travail de fourmi, examinent et décryptent des codes, des technologies obsolètes. Réparent des machines endommagées, archaïques, provenant des premiers temps de l’ère numérique. Geek un jour, geek toujours.