C’est à Philadelphie, le 22 septembre dernier, lors de la Rencontre mondiale des familles, que Fabrice Hadjadj s’est exprimé. Au programme, il a choisi des thèmes dans l’actualité, comme la famille, les technologies et le consumérisme. Et surtout, l’amalgame et le danger que les trois agglomérés peuvent donner. L’écrivain et philosophe français, directeur de l'Institut européen d'études anthropologiques, Philanthropos, s’est d'abord interrogé, rapporte Le Figaro, qui a publié une partie de son discours, sur la réalité d’une « Rencontre mondiale des familles. » Pour commencer, selon l’auteur, il y a déjà une certaine ambivalence, dans le nom même donné à la rencontre : le « titre qui accole le mot monde et le mot famille. » Et comme point de départ, de s’interroger : « le mondial n'est-il pas le contraire du familial ? »
En effet, l’auteur de l’essai, Puisque tout est en voie de destruction, paru l’année dernière chez Le Passeur Éditeur, pointe du doigt la réalité d’aujourd’hui : « la famille semble devoir être définitivement supplantée par la fabrique. » Autrement dit, pour le jeune philosophe - il est né en 1971 -, « la généalogie est de plus en plus remplacée par la technologie. » Des exemples ? Pour lui, l’expression « nouvelle génération » désigne davantage les « derniers produits de l'industrie » innovants, plutôt que les « petits enfants » ; le mot « home » a tendance à qualifier la page d'accueil d'un site internet, bien plus que la maison qui abrite la famille. Tiré par les cheveux ? Ses explications sont pourtant assez recevables.
Passons sur la théorie de Fabrice Hadjadj quant à « l'acte charnel réduit à un acte de consommation », d’une part. Et d’autre part, « la procréation ramenée à une production. » Même, il va plus loin : « on vous dira que la méthode sexuelle qui consiste à faire des enfants par soi-même est bien hasardeuse et archaïque, et que la vraie responsabilité dans le projet parental exige plutôt de déléguer cette production à des organismes compétents, capable de vous faire pour un bon prix des individus génétiquement améliorés pour résister à la pollution et s'adapter plus parfaitement au nouveau monde qui les environne. C'est ainsi que la fabrique aujourd'hui supplante la famille (…) et que le foyer tend à n'être plus qu'un relais de la consommation et une annexe de l'industrie. »
Ainsi, il s’agirait de vouloir tout bâtir, ou de tout rebâtir, en partant des nouvelles technologies. Dans ce cas, « ce n'est pas l'anarchisme politique qui apparaît comme le plus anarchique, c'est la famille. L'anarchiste politique veut être maître de lui-même, et cela peut très bien s'accorder avec l'ambition de sortir de l'humain pour aller vers le cyborg. Mais la famille est marquée par l'obstination de se raccrocher à un donné naturel qui nous précède : elle est une poche de résistance à toute volonté de contrôle, que cette volonté soit collective ou individuelle. » Et toc. La famille se fabrique toujours un peu alors.
En effet, l’auteur de l’essai, Puisque tout est en voie de destruction, paru l’année dernière chez Le Passeur Éditeur, pointe du doigt la réalité d’aujourd’hui : « la famille semble devoir être définitivement supplantée par la fabrique. » Autrement dit, pour le jeune philosophe - il est né en 1971 -, « la généalogie est de plus en plus remplacée par la technologie. » Des exemples ? Pour lui, l’expression « nouvelle génération » désigne davantage les « derniers produits de l'industrie » innovants, plutôt que les « petits enfants » ; le mot « home » a tendance à qualifier la page d'accueil d'un site internet, bien plus que la maison qui abrite la famille. Tiré par les cheveux ? Ses explications sont pourtant assez recevables.
Passons sur la théorie de Fabrice Hadjadj quant à « l'acte charnel réduit à un acte de consommation », d’une part. Et d’autre part, « la procréation ramenée à une production. » Même, il va plus loin : « on vous dira que la méthode sexuelle qui consiste à faire des enfants par soi-même est bien hasardeuse et archaïque, et que la vraie responsabilité dans le projet parental exige plutôt de déléguer cette production à des organismes compétents, capable de vous faire pour un bon prix des individus génétiquement améliorés pour résister à la pollution et s'adapter plus parfaitement au nouveau monde qui les environne. C'est ainsi que la fabrique aujourd'hui supplante la famille (…) et que le foyer tend à n'être plus qu'un relais de la consommation et une annexe de l'industrie. »
Ainsi, il s’agirait de vouloir tout bâtir, ou de tout rebâtir, en partant des nouvelles technologies. Dans ce cas, « ce n'est pas l'anarchisme politique qui apparaît comme le plus anarchique, c'est la famille. L'anarchiste politique veut être maître de lui-même, et cela peut très bien s'accorder avec l'ambition de sortir de l'humain pour aller vers le cyborg. Mais la famille est marquée par l'obstination de se raccrocher à un donné naturel qui nous précède : elle est une poche de résistance à toute volonté de contrôle, que cette volonté soit collective ou individuelle. » Et toc. La famille se fabrique toujours un peu alors.