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Les descendants de Neandertal seraient plus sensibles à la douleur



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




7 Août 2020

Une drôle d’étude, qui s’apparente plus à un vaste sondage, fait un lien entre le ressenti de la douleur et le fait d’avoir un patrimoine génétique descendant de Neandertal. Un travail qui est naturellement dépendant du rapport très différent que chacun a avec la douleur.


Creative Commons - Pixabay
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Évaluer la douleur ressentie est complexe. On le voit, avec nos petites expériences, le même accident ou le même événement va faire hurler quelqu’un et à peine tiquer un autre. Raison pour laquelle, lorsque l’on arrive aux urgences d’un hôpital plutôt que de décrire les raisons qui nous amènent à nous déplacer, on nous demande de noter notre douleur. Aussi évident que cela puisse paraitre, c’est un aspect essentiel pour recevoir les résultats d’une drôle d’étude publiée par Current Biology. 

Les chercheurs se sont penchés sur le lien entre l’ADN et le ressenti de la douleur pour émettre une théorie basée sur leurs recherches. « Chez les êtres humains modernes, le circuit de la douleur implique plusieurs gènes. Parmi eux, on en trouve un baptisé « SCN9A ». Il code la protéine Nav1.7 qui, elle, a pour fonction de signaler les sensations de douleur à la moelle épinière et au cerveau. Les scientifiques, à travers plusieurs analyses, savaient déjà que les Néandertaliens partageaient ce gène avec nous. La nouveauté ici est la découverte par des spécialistes de la génétique que les Néandertaliens étaient porteurs d’une mutation du gène SCN9A, qui modifie la protéine Nav1.7 » raconte Le Monde .

« Dans un premier temps, pour saisir les effets de cette mutation sur les nerfs des hommes de Néandertal, les chercheurs ont implanté la version mutée du gène SCN9A dans des œufs de grenouille, puis dans des cellules rénales humaines – des modèles souvent utilisés pour identifier l’action des protéines qui contrôlent les impulsions neuronales. En parallèle, ils ont procédé à la même expérience mais, cette fois, avec la version du gène dénuée de mutation. Les résultats ont alors révélé que la protéine Nav1.7 était plus active dans les cellules comportant la mutation génétique que dans les cellules sans mutation » lit-on plus loin.

Si jusqu’ici ce travail est intéressant, c’est ensuite que ça se gâte : « Ils ont étudié 362 944 personnes ayant répondu à des questions sur leur tolérance face à la douleur. Parmi elles, elles étaient 1 327, soit 0,4 %, à avoir hérité d’une mutation du gène néandertalien exacerbant l’expérience de la douleur. En s’appuyant sur les réponses à 19 questions, les scientifiques se sont aperçus que les héritiers de ce gène avaient plus souvent ressenti une ou plusieurs formes de douleur par rapport aux personnes qui n’en étaient pas porteuses. En moyenne, les participants possédant la version mutée du gène avaient une probabilité supérieure de 7 % de ressentir davantage la douleur. »