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Tu tweetes comme ça, tu votes pour untel







22 Septembre 2015

Des chercheurs britanniques se sont penchés sur des tweets émis aux États-Unis. Dans la plupart des cas, ils indiquent la sensibilité politique des utilisateurs.


Tu tweetes comme ça, tu votes pour untel
Tu tweetes comme ça, tu votes comme ça, pour untel ou unetelle… C’est un chouïa réducteur, mais c’est loin d’être faux. Et surtout, c’est une façon de prendre le pouls de l’opinion publique en utilisant les outils numériques qui pullulent. Ce qui en ressort, est parfois aussi révélateur que des sondages en bonne et due forme. C’est la conclusion de deux chercheurs britanniques de la Queen Mary University de Londres, publiée ce mois-ci sur le site PLOS One.

Les scientifiques ont analysé les tweets postés en 2014, par des partisans démocrates ou républicains aux États-Unis. La façon dont ils s’expriment est évocatrice, à plus forte raison, quand il s'agit de le faire par le biais de messages courts, de 140 signes maximum. Et pour les analystes, cela devient possible d’identifier l’orientation politique des twittos, utilisateurs du réseau de microblogging Twitter.

Comme le rapporte le blog Passeur de sciences hébergé par Le Monde, « pour nombre de scientifiques, Twitter s'avère une mine d'or de données textuelles à exploiter. » Les principes de géolocalisation, les instruments d’analyse de texte révèlent autant d’informations parlantes. Une manne pour les spécialistes de socio-linguistique. Ainsi, sur le sujet qui nous intéresse - l’orientation politique des twitteurs - les chercheurs britanniques se sont penchés sur un panel comprenant « les abonnés aux comptes Twitter officiels des Républicains et des Démocrates », sans prendre en compte ceux qui suivaient les deux.

De là à recouper, à croiser et à mettre en évidence des thèmes ou des mots clés, il n’y a qu’un pas : la morale, la loi ou Dieu reviennent régulièrement dans les posts des Républicains. Chez les Démocrates, on est plus relax. On note une ouverture sur le monde plus importante, des préoccupations plus internationales, ou qui se concentrent aussi autour des femmes, de l’humour, des loisirs, comme le football.

Pour autant, le réseau social Twitter ne représente qu’un échantillon subjectif de la population, ses usagers étant relativement jeunes. En revanche, ce qui ressort de l’étude des chercheurs britannique est qu’en 140 signes, « nous codons dans le vocabulaire ce que nous sommes, pensons, ressentons. » La politique et le langage font bon ménage. À tel point qu’on imagine la mise au point d’applications digitales capables de passer au crible, la twittosphère et de « déterminer l'orientation politique des utilisateurs de la plateforme par la simple analyse de leurs messages. » Et alors là, on s'arrachera les données.