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Maisons de vacances, c'est peau de chagrin







12 Février 2015

Résidence secondaire ou maison de campagne sont en perte de vitesse. Aujourd’hui, de nouvelles formules plus souples ont tendance à les remplacer.


Depuis trois ans, le marché des résidences secondaires a perdu 70%. Drôle de constat pour l’hexagone : jusqu’à présent, la France était le champion toutes catégories des maisons de campagne. Elle en compte 3 millions au bas mot. 3 millions c’est… douze fois plus qu’en Allemagne. En France, c’est dans la culture : « La culture de la secondarité est très ancrée dans les mentalités des Français qui ont eu du mal à s’admettre urbains », explique au Monde, l’anthropologue Jean-Didier Urbain.
 
Aujourd’hui, cette particularité est en chute libre. À la fin des années 90 précise Le Monde, citant les chiffres du Crédoc, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, 11 % des Français possédaient une résidence secondaire. Ils sont 7 % depuis le début des années 2000. Surtout, de nombreux propriétaires essaient de s’en débarrasser aujourd'hui, sans succès. Ainsi, depuis 2008, les prix ont baissé de 30% selon les notaires bretons. Autre preuve, les habitants d’Île de France, majoritairement possesseurs de maisons secondaires, le sont aujourd’hui à 10 % contre 21 % au début des années 2000. C’est la crise : la maison secondaire apparaît désormais comme un luxe ou un anachronisme.
 
En plus du gouffre financier, ces maisons de vacances sont à peine rentabilisées : elles sont occupées quarante jours par an en moyenne. Du coup, elles sont de plus en plus perçues comme contraignantes, coûteuses et synonymes de corvées. Aujourd’hui, l’état d’esprit est différent. Ne pas posséder, finalement, c’est rester libre. Avoir le choix, changer, être moins sédentaire. Des alternatives à la résidence secondaire apparaîssent donc. En premier lieu, les échanges de résidence de personne à personne, les locations entre particuliers. Cela montre aussi que « les codes de standing social » décrit Le Monde, ont changé. Le sociologue et économiste Jean Viard, chargé de recherches au CNRS-Cevipof ajoute : « De manière générale, l’usage l’emporte désormais sur la propriété. »
 
La maison de famille est souvent un rêve que l’on ne peut plus s’offrir. Résultat, sur le créneau de la grande maison où famille et amis se rassemblent, se greffent de nouvelles formules : « cottages VIP » ou moins prétentieux, gîtes ruraux, « village nature » comme celui que Pierre & Vacances va ouvrir à 30 kilomètres de Paris. On peut aussi acheter à plusieurs. Avec, on imagine, sans vouloir être bégueule, le lot d’emmerdements qui va de soi, ou encore louer à l’année une maison secondaire. Dans tous les cas, maisons de vacances, cabanons en bois ou huttes, quelque soit le flacon, tant qu’on a l’ivresse... Toutes ces alternatives ont le même but : créer des souvenirs familiaux pour quand on sera vieux.