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Bruno Le Maire juge que les GAFA et les États sont « adversaires »







4 Novembre 2020

Alors que la France a fermé tous ses commerces non-essentiels et que la crainte que les consommateurs se tournent vers le e-commerce, Amazon en premier lieu, est généralisée, Bruno Le Maire a lancé une nouvelle attaque directe contre les GAFA qu’il estime menacer les États.


Les géants du numérique, une menace pour les États

Pixabay/422737/2074
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Invité sur Radio Classique, mercredi 4 novembre 2020, Bruno Le Maire a une nouvelle fois attaqué les GAFA. Une attaque sans surprise, le gouvernement français ayant d’ailleurs mis en place une taxe de 3 % sur le chiffre d’affaires qui vise spécifiquement les géants du net. Mais désormais, outre la question de l’optimisation fiscale des géants du numérique ou encore le problème de la potentielle concurrence déloyale, il semblerait que le ministre juge que les États eux-mêmes sont menacés.

Pour lui, « l’émergence de géants du numérique » est « l’un des plus grands défis du 21e siècle ». Le problème est que ces géants sont « aussi puissants que des États, aussi puissants financièrement, aussi puissants technologiquement, aussi puissants en termes commerciaux ».

Les États-Unis bloquent les discussions à l’OCDE

Si les pays européens sont les principaux menacés par les GAFA, ces derniers bénéficient encore aujourd’hui d’un soutien de taille : le gouvernement américain. Alors que l’OCDE a tenté d’imposer, au niveau des pays membres, une taxation adéquate aux géants du numérique, l’administration Trump a fait échouer les négociations, contraignant la France et d’autres pays européens à faire cavalier seul.

Toutefois, même outre-Atlantique la question de la puissance des GAFA commence à susciter des questions au niveau des sphères de pouvoir. Pour la première fois, en 2020, Google a été ciblé par une enquête pour abus de position dominante portant sur son coeur de métier, les recherches Internet, et sa filiale Android. Une procédure qui pourrait ouvrir la voie à d’autres enquêtes pour d’autres géants du numérique, notamment Amazon, et qui dans le pire scénario pour Alphabet, maison-mère de Google, pourrait entraîner une scission obligatoire.