À nouveau gouvernement, nouveau règlement. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais en fait, c’est énorme. « Les portables sont un atout fantastique (…) pour être concentré sur ce que nous avons à faire, le président de la République a décidé qu'il n'y aurait plus de portables au Conseil des ministres », a donc annoncé, le mois dernier, Stéphane le Foll, le nouveau porte-parole du gouvernement. Comme dans les aéroports, des banettes ont donc été installées à l’entrée de la pièce, afin de déposer « ce magnifique outil », a pris la peine de préciser le ministre de l'Agriculture, sans ajouter, « pour ne plus emmerder le monde. »
On se croirait dans une classe de CP à qui il est demandé de laisser les jeux dans la cour de récréation. Mais en fait, non, nous sommes au sommet de l’État, et plus largement, au sein de grosses sociétés. Les cadres, comme les ministres, seraient-ils indisciplinés ? Il se trouve qu'en réunion, beaucoup jouent, textotent, envoient des SMS, pianotent, consultent leur email ou twittent. Ce qui évidemment, ne fait pas sérieux.
Mais comme le Français est de nature rebelle, il a donc fallu une décision en haut lieu, pire, pour les ministres, une interdiction. Parce qu’à force de considérer son portable comme une extension du bras, ne pas arriver à le lâcher – on ne parle même pas de l’éteindre – on ne discute plus, et surtout, on n’écoute plus. Rappel à l’ordre, donc.
Si les cadres ou les ministres ne se séparent plus de leurs Smartphones, d’un point de vue sociétal, cela en dit long sur nos comportements. Un intervenant ne réussit plus à capter l’attention : cela peut représenter pour lui, un grand moment de solitude. Le téléphone peut devenir une arme de destruction massive, en terme d’estime de soi, et alimenter les petites guerres fratricides entre collègues : faire exprès de lire ses mails quand un collègue prend la parole, pour bien lui montrer que son propos est nul... Effet immédiat et dévastateur pour des personnes qui se sentent en manque d’écoute…
Alors danger, car la seule vue d’un téléphone, peut susciter l’envie irrépressible, de s’emparer du sien, c’est un simple réflexe cognitif, l'équivalent du craving pour l'alcoolo-dépendant, soit l'impulsion immédiate de boire. Sociologiquement, il y a deux catégories d'agités du Smartphone : les jeunes, dissipés et difficiles à tenir, dont l’avis peut-être modifié par un manque d’expérience, et les personnes de pouvoir, accaparées par ce dernier. Dans cette veine, il y a l’anecdote assez accablante de Nicolas Sarkozy regardant son Blackberry lors d’un entretien avec le Pape…
Au-delà, l’utilisation de son téléphone, de manière intempestive en réunion, ou en Conseil des ministres, dénote d'un rapport compliqué à l’altérité, une certaine indifférence aux autres, sans parler d’un manque total de discrétion, valeur pourtant en hausse. On aurait aimé que ce rappel à l’ordre n’existe pas, et que, comme les grands qu’ils sont sensés être, les ministres, gardent leurs téléphones dans leur poche. Mais en fait, non.
On se croirait dans une classe de CP à qui il est demandé de laisser les jeux dans la cour de récréation. Mais en fait, non, nous sommes au sommet de l’État, et plus largement, au sein de grosses sociétés. Les cadres, comme les ministres, seraient-ils indisciplinés ? Il se trouve qu'en réunion, beaucoup jouent, textotent, envoient des SMS, pianotent, consultent leur email ou twittent. Ce qui évidemment, ne fait pas sérieux.
Mais comme le Français est de nature rebelle, il a donc fallu une décision en haut lieu, pire, pour les ministres, une interdiction. Parce qu’à force de considérer son portable comme une extension du bras, ne pas arriver à le lâcher – on ne parle même pas de l’éteindre – on ne discute plus, et surtout, on n’écoute plus. Rappel à l’ordre, donc.
Si les cadres ou les ministres ne se séparent plus de leurs Smartphones, d’un point de vue sociétal, cela en dit long sur nos comportements. Un intervenant ne réussit plus à capter l’attention : cela peut représenter pour lui, un grand moment de solitude. Le téléphone peut devenir une arme de destruction massive, en terme d’estime de soi, et alimenter les petites guerres fratricides entre collègues : faire exprès de lire ses mails quand un collègue prend la parole, pour bien lui montrer que son propos est nul... Effet immédiat et dévastateur pour des personnes qui se sentent en manque d’écoute…
Alors danger, car la seule vue d’un téléphone, peut susciter l’envie irrépressible, de s’emparer du sien, c’est un simple réflexe cognitif, l'équivalent du craving pour l'alcoolo-dépendant, soit l'impulsion immédiate de boire. Sociologiquement, il y a deux catégories d'agités du Smartphone : les jeunes, dissipés et difficiles à tenir, dont l’avis peut-être modifié par un manque d’expérience, et les personnes de pouvoir, accaparées par ce dernier. Dans cette veine, il y a l’anecdote assez accablante de Nicolas Sarkozy regardant son Blackberry lors d’un entretien avec le Pape…
Au-delà, l’utilisation de son téléphone, de manière intempestive en réunion, ou en Conseil des ministres, dénote d'un rapport compliqué à l’altérité, une certaine indifférence aux autres, sans parler d’un manque total de discrétion, valeur pourtant en hausse. On aurait aimé que ce rappel à l’ordre n’existe pas, et que, comme les grands qu’ils sont sensés être, les ministres, gardent leurs téléphones dans leur poche. Mais en fait, non.