Prêt à taux zéro (PTZ) : bientôt disponible pour 6 millions de Français ?

« En réponse à la crise de l'immobilier », le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé, samedi 7 octobre 2023, auprès de nos confrères de Sud Ouest, un assouplissement des conditions d'éligibilité du prêt à taux zéro (PTZ). « Face à l'augmentation des taux d'intérêt, nous élargirons l'accès au PTZ en simplifiant le barème et en augmentant le plafond (de conditions de revenus)». Si Bruno Le Maire n'a pas donné de détails sur l'élargissement des conditions d'accessibilité du PTZ, celui-ci devrait permettre à « 6 millions de Français supplémentaires » d'y être éligibles.

Les nouvelles conditions visent surtout à soutenir ceux qui peinent à devenir propriétaires dans une économie en tension. Depuis le début de l'année, les banques éprouvent davantage de difficultés à accorder des crédits immobiliers : près de 60 % des demandes de crédit immobilier sont refusées. Parmi elles, 51 % concernent des personnes qui ont entre 30 et 55 ans et plus de 70 % de ces refus de crédit immobilier portent sur l'acquisition d'une résidence principale. C'est donc une très bonne nouvelle pour les ménages modestes et les primo-accédants. De plus, le PTZ sera prolongé jusqu'en 2027 et concernera les logements neufs comme les anciens.

​Comme son nom l'indique, l'État prend en charge les intérêts liés au PTZ à la place des bénéficiaires. Bien qu'il ne finance pas l'intégralité de l'achat, il vient en complément d'un autre prêt souscrit par les futurs propriétaires, apportant ainsi un véritable soutien à l'accession à la propriété. Cette nouvelle mesure gouvernementale vise à dynamiser le secteur immobilier, particulièrement tendu depuis plusieurs mois. « Nous visons plus de 40 000 prêts à taux zéro en 2024, soit autant qu'en 2023, mais sur un territoire plus restreint », a précisé Patrice Vergriete, le ministre délégué au Logement. L'objectif du gouvernement : stimuler le secteur de l'immobilier dans les zones où l'offre est bien inférieure à la demande.

Dans cet esprit, « 154 nouvelles communes intégreront les zones tendues », a précisé le ministre de l'Économie, faisant ainsi passer ces municipalités en catégorie A : près de 4,5 millions de foyers sont concernés. Le nombre de PTZ octroyés a chuté de près de 26 % en moins d'un an, s'établissant à 63 000 en 2022 (soit une baisse de 17 % par rapport à 2021), avec un montant moyen de 52.000 euros. Avec la revalorisation par la Banque de France du taux d'usure depuis le 1er octobre à 5,8 %, Bruno Le Maire envisage de créer un nouveau prêt à taux bonifié. Comme pour le PTZ, aucun détail n'a encore été dévoilé, mais d'après les déclarations du ministre de l'Économie, celui-ci devrait proposer un taux inférieur d'au moins un point à celui du marché.