NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Immobilier, les classes moyennes chassées de Paris



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




4 Avril 2018

D’après une enquête Insee et Challenges, un parisien sur trois est propriétaire de son logement mais après les ouvriers et employés c’est au tour des cadres moyens d’être expulsés de la capitale.


ILD
ILD
Le bilan que dresse Challenges n’est pas une surprise. Le magazine qui a travaillé sur des chiffres fournis par l’Insee démontre ce qu’il était difficile d’ignorer depuis des années : pour vivre à Paris il faut être riche. L’enquête se penche sur l’accès à la propriété et sur les catégories sociales qui achètent aujourd’hui dans la capitale. En cinq décennies, le taux de propriétaires dans la ville lumière a certes progressé : 33,3% des habitants parisiens étaient propriétaires de leur logement en 2014, contre seulement 21,76% en 1968, selon des données compilées par l'Insee pour Challenges. Mais les "Titis" parisiens ont disparu du paysage côté acheteurs » résume le magazine.
 
Parmi les acheteurs dans Paris, 5,5% sont des employés ou des ouvriers. Ces derniers représentent pourtant plus de 15% de la population de la ville.  SI l’on ajoute au tableau le fait que les employés et ouvriers représentent 47,7% de la population française, on comprend bien que le phénomène d’exode des catégories sociales les moins aisées s’accentue.
 
Plus impressionnant encore, il semble que ce soit désormais aux classes moyennes d’être poussées en dehors de la ville. « C'est dans cette catégorie de la population que la baisse est la plus spectaculaire. En un an seulement, leur proportion parmi les acheteurs parisiens est tombée de 40,4% à 33,7% quand celle des cadres supérieures grimpait de 43,2 à 47,4%. Avec ces derniers, les retraités sont les seuls à voir leur part parmi les acheteurs augmenter également (de 7,7% à 10,3% sur un an) » décrypte Challenges. Avec un prix moyen du mètre carré à 9 262 euros il n’y a que les faibles taux d’emprunt qui permettent encore aux faibles salaires d’accéder à la propriété.
 
Les mesures endiguer le phénomène sont loin de faire leurs preuves. « L'encadrement des loyers, effectif entre mi-2015 et fin 2017 à Paris, pourrait aussi encourager ce phénomène. De fait, en bloquant les loyers alors que les prix s'envolent, c'est la rentabilité des biens qui s'écroule. Une partie des investisseurs revendent donc leurs appartements aux plus offrants, généralement issus des couches sociales les plus aisées » note le magazine économique.