Le chef d’état-major des armées répond à l’ex-otage Sophie Pétronin

Une civile enlevée par un groupe militaire qui a revendiqué des attaques contre des civils expliquant à la presse que ses geôliers ne sont pas des djihadistes mais des opposants. C’en était trop pour les militaires français engagés au Sahel depuis des années. Une grogne très perceptible et partagée par le chef d’état-major des armées qui a souhaité répondre aux déclarations de Sophie Pétronin, libérée la semaine dernière. La Française ainsi que deux Italiens et l’opposant malien Soumaïla Cissé ont été libérés en échange de deux cents prisonniers dont des hauts cadres de l’organisation enfermés pour leurs liens avec des attentats.

« C’est donc clairement en direction de ses soldats, avec le souci de préserver le moral des troupes déployées sur le terrain, au Sahel, que le chef d’état-major des armées s’est exprimé de façon assez inhabituelle, mercredi 14 octobre, au Sénat, puis, jeudi 15, à l’Assemblée nationale, à l’occasion des traditionnelles auditions budgétaires. Le général François Lecointre a ainsi directement visé l’ex-otage française qui avait déclaré à RFI : « Qu’a fait le gouvernement de transition [à Bamako] ? Il a demandé la libération de leurs militaires. (…) Ce qui est logique. “djihad”, c’est “guerre” en français, et c’est une guerre entre des groupes d’opposition armée au régime, ils trouveront le chemin pour la paix » » rapporte Le Monde.

Pour le plus haut gradé de l’armée française, les choses sont claires. « On ne peut pas comparer l’ennemi auquel nous sommes aujourd’hui confrontés au Sahel à un groupe armé d’opposition, comparer les modes opératoires de ce groupe armé avec ceux des militaires français ou d’autres armées régulières. C’est un ennemi terroriste qui a fait allégeance à une internationale terroriste dont l’objectif est clairement d’instaurer des régimes et des califats djihadistes et extrémistes sur des territoires entiers. »