Face à l’Occident, Téhéran et Moscou ont des intérêts communs. « Après avoir livré à la Russie des centaines de drones armés Shahed et Mohajer équipés de moteurs autrichiens, dépêché des instructeurs en Crimée pour aider les Russes à opérer les systèmes iraniens, la République islamique aurait accepté de livrer des centaines de missiles sol-sol Fateh-110 et Zolfaghar d’une portée de 300 et 700 kilomètres, selon le Soufan Group, un institut de conseil américain. Les premières livraisons auraient commencé fin octobre. Ce nouvel engagement militaire iranien aurait été, selon le Soufan Group, négocié le 6 octobre lors de la visite en Russie du premier vice-président iranien, Mohammad Mokhber, flanqué de deux hauts responsables des gardiens de la révolution, l’unité d’élite chargée de la protection du régime, et d’un membre du Conseil suprême de la sécurité nationale, l’instance qui définit les choix stratégiques de l’Iran » analyse un article du quotidien Le Figaro.
Les deux pays s’apportent beaucoup mutuellement dans leur association, et ce sans aucune contrepartie politique. Un dernier point clé alors que l’Occident a accentué les sanctions contre les deux pays en réaction à la guerre en Ukraine et aux répressions des manifestations en Iran. « Selon le chercheur et spécialiste de l’Iran Clément Therme, «la Russie est perçue comme la garante de la survie du régime», secoué depuis sept semaines par des manifestations inédites dont l’issue reste incertaine. Un nouvel accord de défense pourrait parachever ce rapprochement au terme duquel «les Russes moderniseraient les équipements de l’armée iranienne, qui en a grand besoin, explique Clément Therme. Ils feraient un saut qualitatif dans la relation bilatérale avec un transfert de technologies vers l’Iran et possiblement en vendant des avions russes Sukhoï Su-35.» Pour le chercheur, ce rapprochement ne ferait que mécontenter encore plus les manifestants iraniens, dont certains accusent Moscou d’aider les forces de sécurité à les réprimer » poursuit le quotidien.