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Sécurité, économie et incertitudes au cœur du discours du président de l’Union africaine



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




24 Février 2023

A l’occasion du conseil exécutif de l’assemblée des chefs d’États de l’Union africaine, le président de la Commission Moussa Faki Mahamat a résumé les enjeux continentaux.


Creative Commons - Pixabay
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Le chef de l’Union africaine a résumé le temps d’un discours les grands enjeux de l’Afrique en ces temps de tensions diplomatiques inédites. Un contexte qui s’est ressenti dès les premiers mots de Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine : « Notre Session se tient dans un contexte international marqué par des incertitudes inquiétantes, nourries des conflits géopolitiques, d'une gouvernance économique fragmentée, aux conséquences imprévisibles sur l'Afrique. Ainsi, au cours des trois dernières années, la croissance économique mondiale a perdu son élan et l'inflation enregistre des taux toujours plus élevés. Les relents de protectionnisme commercial, les taux d'endettement insoutenables et la crise énergétique induisent des coûts de production en hausse. La question des financements de nos économies, notamment les infrastructures, demeure entière ».

Soulignant les inquiétudes fortes liées aux questions de financement et l’endettement perilleux des pays africains, le président de l’UA a de nouveau souligné l’importance du développement économique de l’Afrique par des synergies et des intégrations économiques plus soutenues. 
Face aux coups d’État et aux instabilités politiques qui se sont multipliés, Moussa Faki reconnait l’impuissance du régime de sanctions imposées : « Il me parait nécessaire de réexaminer le système de résistance aux changements non constitutionnels pour le rendre plus efficace contre le mal et plus soucieux des conditions économiques et sociales des populations. C'est sans doute l'un des angles sous lequel la réforme du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine doit être sérieusement envisagée ».

« Nos efforts de positionnement international doivent s'intensifier en faveur d'un multilatéralisme revivifié, propice à une présence dans les espaces où se prennent les décisions mondiales stratégiques. Dans cette logique, nous enregistrons avec satisfaction les progrès sur la voie de l'admission de l'UA au G20. Notre espoir est que cette éventuelle accession puisse amplifier la voix africaine et permettre à notre organisation continentale d'apporter sa contribution propre aux solutions des problèmes du monde. Dans cet ordre d'idées s'impose alors à la raison la nécessité de réformer la gouvernance mondiale dans ce qu'elle a de plus inique, dont l'exclusion de l'Afrique du cercle des membres permanents au Conseil de Sécurité n'est pas la moindre des injustices » avance le discours de l’ancien Premier ministre tchadien, à la tête de l’UA depuis 2017.