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Urgence climatique : l’argent accordé est insuffisant







3 Novembre 2023

L'heure est grave. Les financements nécessaires pour permettre aux pays en développement de s'adapter aux changements dévastateurs sont cruellement insuffisants, selon un rapport de l’Onu. Le programme pour l’environnement de l’institution internationale, le PNUE, dévoile le 2 novembre 2023 une baisse alarmante de 15% des fonds alloués en 2021 et une nécessité de multiplier par 18 les montants actuels pour répondre aux besoins criants.


Les financements pour la transition énergétique sont en baisse

Le rapport du PNUE est sans équivoque : les financements dédiés à l'adaptation climatique des nations en développement ont drastiquement chuté, passant de 24,7 milliards de dollars en 2020 à seulement 21 milliards en 2021. Cette réduction, loin d'être anodine, survient alors que le besoin de financement pour l'adaptation est estimé entre 215 et 387 milliards de dollars annuels pour la prochaine décennie. Le défi financier est monumental. Les pays riches, ayant promis 100 milliards de dollars par an, n'ont livré que 83 milliards selon les dernières données de l'OCDE.

Les pays les moins développés, qui ont le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre, sont paradoxalement ceux qui subissent le plus lourd tribut. Les 55 économies les plus vulnérables ont déjà subi des pertes directes de plus de 500 milliards de dollars, une somme qui ne cesse de croître à mesure que le climat devient plus extrême et imprévisible. Ces nations, déjà aux prises avec des défis socio-économiques importants, sont confrontées à une crise climatique qui menace leur existence même.

La transition énergétique est un investissement

L'adaptation climatique n'est pas un luxe mais une nécessité vitale pour les pays en première ligne du réchauffement global. Les engagements pris lors de la COP26 d’attribuer 40 milliards de dollars annuels à cette cause d'ici 2025 semblent désormais une lointaine utopie. Les pays développés, responsables de la majorité des émissions historiques de gaz à effet de serre, doivent reconnaître leur rôle dans cette crise et agir en conséquence.

Les investissements dans l'adaptation, loin d'être une charge, sont en réalité une économie : pour chaque dollar investi dans la prévention des inondations côtières, 14 dollars de dommages économiques sont évités. De même, un investissement annuel de 16 milliards de dollars dans l'agriculture pourrait prévenir la faim pour des dizaines de millions de personnes.