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À chacun son Français







12 Août 2014

Aujourd'hui, en fonction de particularités régionales, sociales et professionnelles notamment, différentes façons de parler le Français émergent. Du coup, il n’existe plus une seule langue mais plusieurs.


À chacun son Français
Le Français est parlé par 90% des personnes vivant en France. Ce chiffre émane de l’INSEE, l’Institut national de la statistique et des études économiques. On pourrait se demander à quoi correspondent les 10% qui ne sont pas pris en compte ? S’ils englobent une majorité d’immigrés, il ne faut pas s’inquiéter outre mesure. En effet, 90% de personnes parlant Français et vivant en France, est un pourcentage élevé jamais atteint. Réjouissons-nous donc. Au XIXème siècle, un quart de la population française ne parlait pas la langue du pays.
 
Si aujourd'hui, 90% de la population parle le Français, ce n'est pour autant pas le même. La langue a ses particularités. Régionales bien entendu. Que l’on habite Paris, Lyon ou Marseille, on ne s’exprimera pas forcément de la même façon. À Paris, il est habituel de demander un pain au chocolat à la boulangerie, dans le Sud-Ouest, on parle de chocolatines. La pétroleuse, soit une fille un peu vulgaire sera appelée cagole en Paca…
 
Chaque domaine professionnel fait également exception avec son jargon propre. Les marins parlent de coq pour désigner un cuisinier, quand un piaf est considéré comme un bleu chez les pompiers… Les exemples et les variantes sont nombreux.
 
Il est également important de considérer les catégories sociales. Selon les milieux, on n’utilisera pas le même vocabulaire pour désigner une chose identique. Pourtant, la langue française évolue. Notamment, la langue parlée. «Il est évident que la norme du français commence à échapper à la classe qui la définissait traditionnellement : la bourgeoisie cultivée de l'Ile-de-France», explique le linguiste Alain Rey qui œuvre pour le Petit Robert.

«Il existe aujourd'hui des sous-normes concurrentes, notamment celles des médias, de l'école et des discours politiques», poursuit-il. Et de fait, dans les quartiers dits sensibles, un véritable langage est apparu. À coups de kiffer ou de zyva… Si cette langue reste mystérieuse pour le reste de la population, c’était apparemment un des objectifs recherchés.

Aujourd’hui, un fossé énorme s’est créé entre le langage parlé et l’écrit. Ainsi le passé simple a quasiment disparu. Les abréviations comme resto, proprio, mob, fac, ou encore prof, ont décuplé. Cette évolution est normale concernant l’oral. En revanche, l’écrit a stagné. «Jusqu'à la fin du XXe siècle, le bon usage était celui de la langue écrite, à laquelle la langue parlée tentait de ressembler», fait remarquer Alain Rey. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Faut-il s’en alarmer ? Regretter l’usage du subjonctif imparfait ? Il faudrait que vous me le fissiez savoir au plus vite.
 

À chacun son Français