Deux versions disponibles… les deux amputées
Mises à disposition sur le site de l’Éducation nationale, deux versions de la lettre, une plus courte que l’autre, ont été dévoilées à l’attention des professeurs. Mais dans les deux cas, le texte n’est pas intégral et la suppression de ces passages, un à trois paragraphes selon la version, n’a pas manqué de faire s’insurger les principaux concernés, les professeurs.
C’est le passage supprimé dans la version longue, à destination des élèves les plus âgés, qui a créé la polémique. Dans ce passage, Jean Jaurès écrit « J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître ».
C’est le passage supprimé dans la version longue, à destination des élèves les plus âgés, qui a créé la polémique. Dans ce passage, Jean Jaurès écrit « J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître ».
Les professeurs critiquent une « censure »
Le passage prône l’autonomie des professeurs et critique les examens, nombreux durant le parcours scolaire français, encore plus aujourd’hui que lors de l’écriture de cette lettre à la fin du 19e siècle. Les syndicats de professeurs et les professeurs eux-mêmes estiment qu’il s’agit là d’une véritable censure, un comble alors que l’hommage à Samuel Paty est également un hommage à la liberté d’expression.
Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, nie toute censure. Lundi 2 novembre 2020, il a déclaré : « il y a un peu de complotisme dans cette interprétation, puisque la lettre est accessible à tous. C'était une suggestion pédagogique pour aller aux choses qui ne sont pas anachroniques ».
Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, nie toute censure. Lundi 2 novembre 2020, il a déclaré : « il y a un peu de complotisme dans cette interprétation, puisque la lettre est accessible à tous. C'était une suggestion pédagogique pour aller aux choses qui ne sont pas anachroniques ».