NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Être connecté via son corps : ce que propose Motorola







5 Juin 2013

Ce jeudi 30 mai 2013, Motorola Mobility, filiale de Google, a présenté lors de la conférence D11 en Californie deux innovations qui permettront de rendre notre corps davantage connecté aux appareils numériques. Deux « objets » étaient présentés : une pilule et un tatouage, qui ont pour finalité une authentification rapide et simple de l’utilisateur par les appareils connectés.


La pilule ou le tatouage pour s’authentifier ?

Être connecté via son corps : ce que propose Motorola
En même temps que les appareils deviennent davantage mobiles et connectés, on assiste à une croissance des mots de passe et authentifications en tout genre, ce qui rend parfois difficile de retenir la totalité des codes de sécurité, d’autant plus que pour être efficaces ils doivent être complexes (plusieurs lettres, des chiffres et des majuscules coupant le mot, etc.). Pour gérer la totalité des mots de passe, il existe déjà certaines solutions. La plus basique : le bout de papier, qui ne risque pas d’être piraté, mais peu pratique sur le plan de la mobilité. Une autre solution consiste en la création d’un coffre-fort virtuel qui permet de crypter l’ensemble des mots de passe, mais là encore il y a besoin d’un code pour d’ailleurs aller en chercher d’autres.
 
Motorola Mobility, la filiale de Motorola qui développe des applications pour les particuliers, a présenté deux applications concrètes permettant de gérer facilement les authentifications, cela sans besoin de retenir de longs mots de passe. Il s’agit d’une pilule et d’un tatouage. La première, développée en partenariat avec l’entreprise Proteus Digital Health, se présente sous la forme d’un comprimé classique à avaler tous les matins. Ce comprimé contient une puce qui sera activée par les acides de l’estomac, agissant comme des électrolytes, alors que le corps fait office de conducteur pour transmettre le signal (unique) à tout appareil connecté. Lorsque les deux clefs correspondent, l’authentification est approuvée. Le corps entier devient alors un élément servant à l’identification. Il peut alors s’agir d’un smartphone, d’un ordinateur, d’une porte de maison ou d’une voiture, les possibilités sont infinies. L’entreprise Proteus Digital Health a par ailleurs reçu une autorisation de commercialisation de la pilule de la part de la puissante Food Drug and Administration, validant l’innocuité de la pilule. Parallèlement, un second système d’authentification a été mis en place. Il s’agit d’un tatouage temporaire, sous forme d’autocollant qui contient des circuits électroniques flexibles. À la manière d’un code-barres, il suffit de le scanner pour accéder à l’objet ou l’espace réservé par une identification.
 
L’objectif est de relier l’humain et le matériel par des systèmes permettant une meilleure interaction et interprétation des caractéristiques du monde virtuel et réel. Pour autant ces prototypes qui ne seront pas d’actualité avant un moment sont-ils une alternative réellement envisageable aux authentifications par mots de passe ? Si sur le plan technique, cela est indéniable, l’acceptation de la population de telles méthodes peut être le frein ultime à sa conception.

Une stratégie d’annonce pour Motorola ?

Il est indéniable que la pilule et le tatouage permettant l’authentification sont des innovations. Pour autant, l’utilisation du corps afin de permettre une identification n’est pas nouvelle. Déjà, la reconnaissance faciale, ou de manière plus poussée les reconnaissances oculaires et par empreintes digitales existent depuis de nombreuses années. Alors, pourquoi faire tant d’enthousiasme autour d’une innovation qui n’est pas la première de sa catégorie ? Peut-être parce que cette annonce récente coïncide avec celle du lancement d’un nouveau smartphone capable de concurrencer l’iPhone 5S et le Samsung Galaxy S4. Un moyen de montrer sa présence sur le secteur. Dans le marché des smartphones, dominé par Samsung et Apple, la filiale de Google va faire une entrée en se positionnant sur la qualité technologique de son nouvel appareil haut de gamme, le Moto X. Prévu pour octobre 2013, ce téléphone intelligent devrait répondre à la problématique principale de sa gamme : la longévité de la batterie. Par ailleurs, il devrait être doté d’une série de capteurs et de fonctionnalités qui permettront à Motorola de se donner les moyens de s’implanter réellement sur un marché dans lequel il a connu de nombreux échecs. Enfin, la marque se positionne intelligemment sur une stratégie visant à souligner l’origine du produit, puisqu’il sera entièrement réalisé aux États-Unis, de sa conception à sa fabrication. Nul doute que ces effets d’annonce trahissent le branle-bas de combat d’une entreprise qui a les idées longues.