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L'Hydroxychloroquine responsable de milliers de morts de la Covid-19 ?







4 Janvier 2024

L'hydroxychloroquine, un médicament initialement conçu pour lutter contre le paludisme, a été propulsée au devant de la scène médicale en 2020, lors de la première vague de la pandémie de Covid-19. Sa promotion par des figures telles que le Professeur Didier Raoult à Marseille et des politiciens comme Renaud Muselier, Nicolas Dupont-Aignan ou encore Florian Philippot, en dehors de toute autorisation officielle, a suscité un vif intérêt. Mais, loin d'être le remède miracle espéré, l'hydroxychloroquine s'est révélée inefficace, voire dangereuse.


Hydroxychloroquine : des milliers de morts selon une étude

Une étude menée par des chercheurs du CHU de Lyon et publiée le 2 janvier 2024 dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy révèle des chiffres alarmants. Près de 17.000 décès dans six pays (États-Unis, France, Belgique, Italie, Espagne, Turquie) sont associés à l'utilisation de l'hydroxychloroquine durant cette période. Les États-Unis comptent à eux seuls près de 13.000 de ces décès, avec la France enregistrant environ 200 cas.

« Les relecteurs n’ont pas remis en cause notre méthode et confirmé que nous avions été extrêmement prudents dans nos estimations », indique le Pr Jean-Christophe Lega, coauteur de l’étude, interrogé par L'Express. « Notre certitude concernant la mortalité hospitalière est extrêmement forte. »
 

Une surmortalité déjà identifiée

L'étude confirme des résultats déjà connus, notamment une étude publiée dans la revue Nature Communications qui annonçait une surmortalité de 11% chez les patients Covid-19 traités avec l'hydroxychloroquine. « Cela confirme que les patients souffrant d'un Covid et qui reçoivent ce médicament ont plus de risque de mourir que ceux qui ne le reçoivent pas », a souligné sur France Inter l'épidémiologiste Pierre Tatevin, chef du service des Maladies infectieuses du CHU de Rennes. Il met en garde contre les dangers de l'administration inappropriée de ce médicament, notamment en cas de surdosage ou chez les patients ayant des cœurs fragiles, pouvant entraîner des troubles du rythme cardiaque.

Mais ce n’est pas tout : les chercheurs estiment que le chiffre de 17.000 décès pourrait être en deçà de la réalité. Des pays comme l'Inde et le Brésil, où l'hydroxychloroquine a été largement utilisée, ne sont pas inclus dans cette estimation et ont toujours eu des données concernant la pandémie de Covid-19 partielles voire volontairement fausses.