Le jour où mon robot m’aimera. Vers l’empathie artificielle. Un titre prophétique ? Peut-être. Dans tous les cas, il fait écho à la polémique actuelle et légitime, sur les robots tueurs. Le psychiatre Serge Tisseron, dans cet ouvrage à paraître à la rentrée chez Albin Michel, s’interroge sur la relation future que l’homme entretiendra avec les robots et autres automates. Au-delà des robots tueurs dont il est question en ce moment, le docteur en psychologie, auteur, entre autres, de Virtuel, mon amour. Penser, aimer, souffrir, à l’ère des nouvelles technologies également paru chez Albin Michel, insiste sur le fait qu’il est primordial aujourd’hui de réfléchir à notre relation avec les humanoïdes. Pourquoi ? Pour ne pas se laisser dépasser.
En effet, explique t-il, même pour « les robots civils, qu’il s’agisse des robots de compagnie ou des voitures sans chauffeur », le problème est leur programme et ce qui se cache éventuellement derrière. Car « en fonction de quelles valeurs, donc sur quels critères, sont-ils programmés ? », se demande t-il justement. Pour Serge Tisseron, sans être forcément alarmiste, un peu quand même, les réponses sont innombrables. Surtout, elles demandent des réponses : « avons-nous connaissance de ces critères ? Pouvons-nous les modifier ? D’autant que les programmes militaires seront vite transférés vers des robots civils, de surveillance ou de gardiennage. Un robot gardien sera t-il programmé pour tirer sur tout ce qui porte une arme ou seulement s’il a essuyé un premier tir ? Une voiture Google sera t-elle programmée pour écraser un piéton ou l’éviter quitte à foncer dans une boutique ? » Autant d'interrogations, un peu inquiétantes et rapportées dans l’hebdomadaire Elle.
Si l’imagination de Serge Tisseron est fertile, il a raison quand il estime que « les citoyens devraient pouvoir participer à la définition de ces critères. » Et c’est maintenant que le débat doit avoir lieu. En effet, « de nombreux systèmes robotisés gèrent déjà une partie de notre environnement. » Les robots sont parmi nous. Le problème ? Nous ne les voyons pas. Les robots dont parle Serge Tisseron et qui nous entourent, sont tous ces objets connectés qui détectent nos réactions, s’adaptent à nous, et parfois même orientent nos choix à notre insu. Très bientôt, certains d’entre eux auront une apparence humaine, déchiffreront nos émotions, nous parleront, et pourront même nous manifester de l’affection, voire de l’amour. Ce sera « pour de faux » certes, mais justement n’y a t-il pas un risque à s’y méprendre ?
Car, avons-nous envie de ce bonheur-là ? Comment réagirons-nous au fait de nous savoir surveillés en permanence ? Et que deviendra la relation de l’homme à ses semblables lorsque nous serons entourés de créatures humanoïdes programmées pour tout savoir de nous et anticiper nos désirs même les plus secrets ? Ce n’est pas de la science-fiction : il est urgent d’y réfléchir et de préparer nos enfants au monde qui sera le leur demain. Sinon, ajoute le psychanalyste, « si les citoyens ne se saisissent pas de la question, si nos enfants n’apprennent pas à programmer, nous risquons de vivre dans un monde géré par des programmes contraires à nos valeurs. » Les robots, des amis pour la vie ? Pas vraiment si rien n’est fait.
Le jour où mon robot m’aimera. Vers l’empathie artificielle, Serge Tisseron, (Albin Michel).
En effet, explique t-il, même pour « les robots civils, qu’il s’agisse des robots de compagnie ou des voitures sans chauffeur », le problème est leur programme et ce qui se cache éventuellement derrière. Car « en fonction de quelles valeurs, donc sur quels critères, sont-ils programmés ? », se demande t-il justement. Pour Serge Tisseron, sans être forcément alarmiste, un peu quand même, les réponses sont innombrables. Surtout, elles demandent des réponses : « avons-nous connaissance de ces critères ? Pouvons-nous les modifier ? D’autant que les programmes militaires seront vite transférés vers des robots civils, de surveillance ou de gardiennage. Un robot gardien sera t-il programmé pour tirer sur tout ce qui porte une arme ou seulement s’il a essuyé un premier tir ? Une voiture Google sera t-elle programmée pour écraser un piéton ou l’éviter quitte à foncer dans une boutique ? » Autant d'interrogations, un peu inquiétantes et rapportées dans l’hebdomadaire Elle.
Si l’imagination de Serge Tisseron est fertile, il a raison quand il estime que « les citoyens devraient pouvoir participer à la définition de ces critères. » Et c’est maintenant que le débat doit avoir lieu. En effet, « de nombreux systèmes robotisés gèrent déjà une partie de notre environnement. » Les robots sont parmi nous. Le problème ? Nous ne les voyons pas. Les robots dont parle Serge Tisseron et qui nous entourent, sont tous ces objets connectés qui détectent nos réactions, s’adaptent à nous, et parfois même orientent nos choix à notre insu. Très bientôt, certains d’entre eux auront une apparence humaine, déchiffreront nos émotions, nous parleront, et pourront même nous manifester de l’affection, voire de l’amour. Ce sera « pour de faux » certes, mais justement n’y a t-il pas un risque à s’y méprendre ?
Car, avons-nous envie de ce bonheur-là ? Comment réagirons-nous au fait de nous savoir surveillés en permanence ? Et que deviendra la relation de l’homme à ses semblables lorsque nous serons entourés de créatures humanoïdes programmées pour tout savoir de nous et anticiper nos désirs même les plus secrets ? Ce n’est pas de la science-fiction : il est urgent d’y réfléchir et de préparer nos enfants au monde qui sera le leur demain. Sinon, ajoute le psychanalyste, « si les citoyens ne se saisissent pas de la question, si nos enfants n’apprennent pas à programmer, nous risquons de vivre dans un monde géré par des programmes contraires à nos valeurs. » Les robots, des amis pour la vie ? Pas vraiment si rien n’est fait.
Le jour où mon robot m’aimera. Vers l’empathie artificielle, Serge Tisseron, (Albin Michel).