Faire entrer l’armement dans la taxinomie européenne
Pixabay/ThePixelman
Selon un article de la radio allemande Deutsche Welle, publié le 24 mars 2022, l’industrie de l’armement serait en train de faire intervenir ses lobbys pour tenter de faire changer la taxinomie européenne sur la RSE. Cette taxinomie est censée, selon l’Union Européenne, établir « une liste des activités économiques durables sur le plan environnemental ». Or, de prime abord, l’industrie de l’armement est loin de répondre à ces critères.
Polluante et plutôt utilisée pour détruire que pour créer ou préserver, cela paraît presque une oxymore que l’armement fasse partie des industries dites durables. Mais l’enjeu, pour les industriels du secteur, est gigantesque : alors qu’ils sont exclus des investissements depuis plusieurs années, la guerre en Ukraine a changé la donne. Et il y a eu également un changement inédit de la taxinomie elle-même.
Polluante et plutôt utilisée pour détruire que pour créer ou préserver, cela paraît presque une oxymore que l’armement fasse partie des industries dites durables. Mais l’enjeu, pour les industriels du secteur, est gigantesque : alors qu’ils sont exclus des investissements depuis plusieurs années, la guerre en Ukraine a changé la donne. Et il y a eu également un changement inédit de la taxinomie elle-même.
Si le gaz est RSE, pourquoi pas les armes ?
Face aux problèmes énergétiques, le 2 février 2022 la Commission européenne a adopté un changement dans cette taxinomie qui inclut, « sous conditions strictes », le gaz ainsi que le nucléaire comme industries RSE. Si la question du nucléaire fait débat, il paraissait pourtant certain que le gaz n’était pas « durable » puisque produit pétrolier.
Ce changement, survenu avant la guerre en Ukraine, a pris une autre dimension depuis celle-ci et les sanctions contre la Russie. L’industrie de l’armement, redevenue centrale depuis le début du conflit, y voit une chance : réussir à obtenir le label RSE lui permettrait d’accéder à nouveau à des investissements majeurs, alors que la majorité des gouvernements européens ont annoncé des plans visant à augmenter leurs dépenses dans les domaines de la défense.
Ce changement, survenu avant la guerre en Ukraine, a pris une autre dimension depuis celle-ci et les sanctions contre la Russie. L’industrie de l’armement, redevenue centrale depuis le début du conflit, y voit une chance : réussir à obtenir le label RSE lui permettrait d’accéder à nouveau à des investissements majeurs, alors que la majorité des gouvernements européens ont annoncé des plans visant à augmenter leurs dépenses dans les domaines de la défense.