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Trimestre anti-inflation : la mesure critiquée par plusieurs associations







10 Mars 2023

Lundi 6 mars 2023, le gouvernement a annoncé le lancement d’un « trimestre anti-inflation ». Une mesure censée permettre aux Français de faire face à la hausse des prix, notamment dans l’alimentation, et qui vient remplacer le « panier anti-inflation », abandonné définitivement. Mais les trois principales associations de consommateurs affichent leur méfiance.


Les prix ne seront pas les plus bas possibles

Trimestre anti-inflation : la mesure critiquée par plusieurs associations
Selon les annonces du gouvernement, après l’échec du panier anti-inflation, le trimestre anti-inflation devrait conduire les distributeurs à afficher « le prix le plus bas possible » sur certains produits. Des produits que les distributeurs eux-mêmes auront décidé. C’est la grande différence avec le « panier anti-inflation » qui aurait dû fixer les produits en question, pour tous les distributeurs de France.

Et c’est ce que dénoncent l’UFC-Que Choisir, Familles Rurales et la CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) dans une lettre ouverte adressée à Élisabeth Borne, Première ministre. Elles regrettent que le gouvernement ne prenne pas les choses en main et « se contente de s'en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu'elle limite ses marges ». Or, concernant ces marges, les distributeurs même les plus volontaires se retrouvent bloqués par la loi Egalim de 2019.

Le système de seuil de revente à perte (SRP) pointé du doigt

Dans le cadre de la loi Egalim de 2019, le gouvernement a fixé un seuil de revente à perte (SRP) de 10%. Cela contraint les distributeurs à devoir vendre les produits à un prix au moins 10% supérieur à celui auquel ils les ont achetés. Ce qui, de fait, empêche tout simplement les distributeurs de pouvoir afficher le « prix le plus bas possible », ce que prétend pourtant le gouvernement.

Pire. Selon François Carlier, directeur général de la CLCV interrogé par TF1Info, « le système de seuil de revente à perte oblige les distributeurs à répercuter l'inflation. » L’association demande donc la suspension de la mesure, au moins temporairement. « L'idée est que les distributeurs fassent un effort sur les produits alimentaires, par exemple avec une marge à 2%, quitte à ce qu'ils rattrapent les marges sur d'autres produits moins essentiels et sujets à l'inflation, par exemple l'électronique. »